par Resumen Latinoamericano
Bien que certaines analystes pensent que les mouvements de Washington sont persuasifs et psychologiques, les gouvernements latino-américains n'écartent pas une éventuelle agression du Venezuela, tenant compte de la longue histoire des États-Unis en cette matière.
Le week-end dernier, le secrétaire à la défense des États-Unis, Pete Hegseth, a lancé un autre ultimatum au président vénézuélien pour qu'il renonce au pouvoir alors qu'il visitait une base militaire à Porto Rico, le pays utilisé comme centre des opérations contre le Venezuela.
Selon le Pentagone, l'opération d'un des Caraïbes sud comprend plus de 15 bateaux de guerre, une dizaine d'avion et quelques 7000 hommes. C'est l'une des plus importantes mobilisations navales des États-Unis dans la région depuis les années 80.
Pour sa part, le Venezuela a dit que les États-Unis cherchent à créer un faux positif en attaquant ses propres hélicoptères en territoire vénézuélien et l'a qualifié de «traditionnel manuel de guerre des États-Unis destiné à créer des scénarios fictifs comme condition préalable pour des intervention armées ; dans ce cas, sous l'excuse futile de la lutte contre le trafic de drogue».
Scénarios éventuels
Les derniers bombardements d'Israël sur le Qatar, et l'Iran pour assassiner des dirigeants d'organisations opposées aux États-Unis sont une preuve de leur capacité à agir en totale impunité, même au-dessus du droit international.
Des analystes comme Breno Altman du média Opera Mundi sont d'accord avec cette position dans une certaine mesure : «Je pense que la cause que la situation continuera à être une guerre psychologique. Bien qu'il y ait eu une escalade, les États-Unis s'aventurent à presser le Venezuela avec plus d'intensité, en cherchant peut-être un prétexte pour une opération militaire de plus long durée».
Pour d'autres analyses en géopolitique comme Alexander Montero, si les États-Unis faisaient marche arrière dans leur offensive, ce serait «le pire scénario pour les États-Unis, parce que cela aurait un coût énorme sur leur réputation et ils seraient considérés comme vaincus».
Mais un autre scénario est possible, dit Montero, c'est la négociation diplomatique avec des concessions de part et d'autre mais sans arriver à un affrontement.
Ce scénario serait défavorable aux États-Unis, puisque ce sont les initiateurs du conflit, et qu'ils auraient menacé. En vain, ceux qui leur ferait perdre de leur crédibilité une fois de plus.
Le scénario de l'invasion militaire
Le Venezuela a commencé à s'armer à partir de 2008 et possède des forces armées bien équipées avec une technologie iranienne, chinoise et russe.
En outre, il travaille à mettre en place sa stratégie de «guerre de tout le peuple» (développée au Vietnam) qui implique toute la population dans la défense de la nation dans une forme de guerre de résistance irrégulière avec des milices urbaines et rurales.
Son armée compte quelques 130 000 membres, près de 200 chars et 300 véhicules blindés.
En ce qui concerne la défense aérienne, qui est généralement le secteur dans lequel les puissances d'invasion ont un avantage écrasant, le Venezuela possède l'une des meilleurs d'Amérique latine.
Récemment, il a acheté 22 avions de combat Sukhoi Su 30 MK2 de dernière génération, des systèmes de missiles à longue portée S-300VM russe qui peuvent avoir un impact à 200 km et incluent des avions et des missiles de croisière.
D'autres missiles à courte portée comme les Buk-M2 (SA-17) et les S-125 Pechora-2M (SA-3 amélioré), ainsi qu'une importante quantité de systèmes portables Igla-S (SA-24).
En plus des forces militaires, la Révolution bolivarienne a créé très tôt des milices. Celle-ci compliqueraient l'occupation terrestre du pays, car elles sont orientées vers la guerre de guérilla, dans une géographie propice comprenant des montagnes, des forêts et des villes avec des quartiers populaires très peuplés.
Le point faible du Venezuela est sa crise économique qui rend difficile la maintenance des armes et rendrait impossible de soutenir une guerre longue.
À partir de là, il est discutable que tout l'armement, soit 100% en état de fonctionner.
source : Resumen Latinoamericano via Bolivar Infos